- décontenancer
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• 1549; de dé- et contenance1 ♦ Faire perdre contenance à (qqn). ⇒ déconcerter, démonter, désarçonner; embarrasser, intimider. Il décontenance ses adversaires par son aplomb. Il est tout décontenancé. « Ces derniers mots achevèrent de décontenancer Frédéric » (Flaubert).2 ♦ SE DÉCONTENANCERv. pron. Perdre contenance. Il se décontenance facilement. Il continua sa démonstration sans se décontenancer. ⇒ se démonter.⊗ CONTR. Encourager, rassurer.Synonymes :- déconcerter- démonter- dépayser- dérouter- désarçonner- désorienterContraires :- rassurerdécontenancerv.d1./d v. tr. Faire perdre contenance à (qqn). Cette question l'a décontenancé.d2./d v. Pron. Perdre contenance.⇒DÉCONTENANCER, verbe trans.A.— [Le suj. désigne une pers. ou son attitude] Faire perdre contenance, mettre dans l'embarras.1. [Le compl. désigne une pers.] La présence brusque de son chef le décontenança (ZOLA, Curée, 1872, p. 550). L'examinateur lui a posé des questions si baroques qu'il s'est troublé (...) cet examinateur (...) s'amuse à décontenancer ainsi les élèves (GIDE, Porte étr., 1909, p. 547).— Emploi pronom. Perdre contenance. Un personnage de cette trempe ne se décontenancerait pas pour si peu! Quant à moi, j'étais bien décidé à ne pas me laisser intimider (BILLY, Introïbo, 1939, p. 178).2. [Le compl. désigne une entité abstr.] Il importait d'enlever au bolchevisme sa raison d'être; le décontenancer, c'était la meilleure façon de s'opposer à lui (GIDE, Feuillets, 1937, p. 1291).B.— Au passif. Être décontenancé1. [Le suj. désigne une pers., l'agent désigne une pers. ou son attitude] Elle-même, en dépit de l'aplomb considérable qu'elle possède en propre (...) fut décontenancée du sourire placide qui l'accueillait et du geste aisé qui lui désigna un fauteuil (FARRÈRE, Homme qui assass., 1907, p. 215).2. [Le suj. désigne une entité abstr.] L'Église d'abord décontenancée par le développement de la libre pensée qui a accompagné le succès des sciences au XIXe siècle, s'est ressaisie (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 72).PARAD. Synon. confondre, déconcerter, démonter, embarrasser; anton. assurer, encourager, enhardir, rassurer.Prononc. et Orth. :[
], (je) décontenance [
]. Ds Ac. 1694 et 1718 sous l'anc. forme descontenancer; ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne. Fait partie des verbes qui prennent une cédille sous c devant a ou o : nous décontenançons. Étymol. et Hist. 1549 descontenancé (EST.); 1651 se décontenancer (SCARRON, Rom. com., ch. 8 ds LITTRÉ). Décontenancé, dér. de contenance; préf. dé-; suff. -é; décontenancer formé sur décontenancé considéré comme part. passé; cf. décontenance « [perte de la contenance] manquement » (1393 Ménagier de Paris, I, 2 ds T.-L.). Fréq. abs. littér. :37.
décontenancer [dekɔ̃tnɑ̃se] v. tr. [CONJUG. placer.]ÉTYM. XVIe; au p. p., 1549; de 1. dé-, et contenance.❖♦ Faire perdre contenance à (qqn). ⇒ Déconcerter, démonter; embarrasser, intimider; fam. asseoir. || Votre froideur l'a décontenancé. Il décontenance ses adversaires par son aplomb. — (Au passif). || Il est tout décontenancé. || Je ne me laisserai pas décontenancer (→ Redire, cit. 5).1 Il y eut un rire éclatant des écoliers qui décontenança le pauvre garçon, si bien qu'il ne savait s'il fallait garder sa casquette à la main, la laisser par terre ou la mettre sur sa tête.Flaubert, Mme Bovary, I, I.2 Ces derniers mots achevèrent de décontenancer Frédéric. Son trouble, que l'on voyait, pensait-il, allait confirmer les soupçons (…)Flaubert, l'Éducation sentimentale, II, IV.3 Or, Villeneuve, à cette heure, errait, démoralisé, presque « désespéré » — il écrira le mot tout à l'heure. C'était (…) un brave soldat au feu, mais le moindre incident malheureux, la moindre difficulté, la moindre crainte, — parfois imaginaire, — le décontenançaient.Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, Avènement de l'Empire, XIX, p. 245.——————se décontenancer v. pron.2 (Avec un sujet abstrait, et allusion au sens I, 2 de contenance). Se décomposer, se démonter.3.1 Nous avons vu comment chacune de ces velléités contradictoires s'épuise et pour ainsi dire se déprécie, se décontenance par son expression même et par sa manifestation, pour laisser place précisément à la velléité contraire (…)Gide, Dostoïevsky, p. 141.——————décontenancé, ée p. p. adj.♦ ⇒ Déconcerté, déconfit…4 S'il faut agir je ne sais que faire; s'il faut parler, je ne sais que dire; si l'on me regarde, je suis décontenancé.Rousseau, les Confessions, I.5 Le nouveau s'était redressé, vexé, un pli barrant son petit front têtu. Mais, tout de suite décontenancé par l'attitude railleuse de l'ancien, il détourna la tête et rougit.R. Dorgelès, les Croix de bois, I, p. 10.❖CONTR. Encourager, enhardir, rassurer. — (Du p. p. adj.) Hardi, sûr (de soi).DÉR. Décontenancement.
Encyclopédie Universelle. 2012.